La première femme à avoir décroché le titre de Meilleur Ouvrier de France dans la catégorie Fromager.
jeudi 6 octobre 2011, par Thomas Larquemain
Valeur sûre, couronnée par un titre de MOF, la fromagère de la rue de Sèvres poursuit avec son mari, Alain, un travail de terrain assidu.
"J’ai de la chance d’exercer ce métier". C’est avec un enthousiasme intact que Marie Quatrehomme contemple le chemin parcouru. En 1980, elle suit son mari Alain dans l’aventure du commerce de détail. Ils décident tous deux de reprendre la fromagerie des parents d’Alain, ouverte depuis 1953 dans le 7e arrondissement de Paris. Ce sont les premiers pas de Marie Quatrehomme dans le monde fromager, ou presque. "Mes parents étaient volaillers à Montrouge, ils avaient d’ailleurs un petit rayon de fromages. Mais c’est avec mon mari et ma belle-mère que j’ai tout appris".
Depuis, la volonté du couple de "construire ensemble" a grandi avec l’ouverture de trois nouvelles boutiques. Marie Quatrehomme a également décroché en 2000 le titre de Meilleur Ouvrier de France.
Mais elle garde néanmoins les pieds sur terre. Elle sait décrire avec aisance les fromages et souligner le travail en amont des producteurs. "J’aime les contacts humains, et ceux avec les fournisseurs forcent le respect. Ils me confient leurs "bébés", et je ressens le devoir de m’en occuper, de les stocker, de les brosser, de leur apporter tous les soins nécessaires". Les fromages, des enfants à dorloter et faire grandir, et un père spirituel qu’elle admire, Pierre Androuët. "C’était un précurseur, il a donné ses lettres de noblesse au fromage français, ce n’est pas par hasard si aujourd’hui nous faisons partie des métiers de l’artisanat".
Ses Titres Meilleur ouvrier de France
Dame de cœur de la fourme d’Ambert
Maître fromager à la Guilde des fromagers
Chevalier de la confrérie du brie de Melun
« J’aime les fromages, comme le comté, qui ont de la mâche et du goût, dont les pâtes pressées cuites. Un fromage qui porte le même nom à différents stades d’affinage, alors que ce n’est plus du tout le même produit, je trouve cela magique.
J’apprécie les fromages qui ont du caractère, l’époisses est incontournable dans ce domaine.
Les chèvres parfumés, par exemple un Selles-sur-Cher affiné très sec, développent du goût en bouche.
Autre coup de cœur, le gorgonzola, mais il faut qu’il soit bien crémeux.
Enfin, j’aime le Brillat-savarin lorsqu’il est affiné en confinement entre 6 à 8 semaines. Son aspect devient rouge et sa texture crémeuse et onctueuse. »
Ouvert du mardi au jeudi de 8h45 à 13h et de 16h à 19h45. Le vendredi et le samedi de 8h45 à 19h45